Si l‘industrie du verre est attestée dès le e siècle à Meisenthal aux lieux-dits Glasthal et Hützelthal, ainsi qu'à l'emplacement même de l'actuelle verrerie, la Guerre de Trente Ans qui ravage la contrée vers y met très vite un terme. Le village actuel n'est fondé qu'en par les verriers qui abandonnent le site voisin de Soucht pour venir s'établir à Meisenthal. Meisenthal est aujourd'hui encore principalement connu pour cette verrerie, ainsi que pour son musée et sa halle verrière, qui peuvent être visités.
Le village, établi à l'intersection de plusieurs vallons, ne présente aucun parti cohérent. Des prairies ponctuent la forêt défrichée tardivement, les maisons non jointives semblent posées un peu au hasard, parfois à l'écart des axes de circulation. Une morphologie qu'on ne retrouve par ailleurs nulle part et qui s'explique par l'occupation récente du village et l'accroissement de la populationverrerie à la fin du e siècle. En contrebas de l'église de la Nativité de la Vierge, construite en 1811 et agrandie en 1871, les bâtiments de la verrerie sont regroupés autour des deux grandes cheminées.
Le climat qui règne à Meisenthal est tempéré, froid et de type océanique. Situé au nord du massif montagneux des Vosges, dans le pays couvert, le village est peu exposé aux vents mais des précipitations importantes y sont enregistrées toute l'année. Ainsi, les hivers connaissent des précipitations neigeuses assez fréquentes.
Toponymie
Meisenthal
Anciennes mentions : Maizendhall () ; Meysenthal () ; Meisendhal ( et carte de Cassini) ; Meysenthal ().
Sobriquet des habitants : Meisedaler Mondfänger, « les attrapeurs de Lune de Meisenthal ». D’après la légende, les habitants de Meisenthal auraient essayé d’attraper (fangen) la Lune (Mond) qui se reflétait sur les eaux de l’étang[5].
Pendant deux siècles, le village ne vit que par et pour le verre. Si l‘industrie du verre est attestée dès le e siècle à Meisenthal aux lieux-dits Glasthal et Hutzelthal, ainsi qu'à l'emplacement même de l'actuelle verrerie, la Guerre de Trente Ans ravagea tout sur son passage. Au lendemain de l’abandon de la verrerie de Soucht en , faute de combustible, un groupe de verriers obtient en l’autorisation du duc de Lorraine Léopold Ier de venir s’installer sur le site voisin de Meisenthal. Le village est mentionné en avec sa verrerie, sous la forme Meisenbach, le ruisseau des mésanges, puis en sous sa forme actuelle, Meisenthal, la vallée des mésanges.
Reconstruits tout au long du e siècle et du e siècle, les bâtiments de la verrerie occupent toujours le cœur du village.
Mais en , une grande sécheresse priva les Vosges du Nord de fruits, de noisettes et de pommes de pin. Un souffleur de verre inspiré de Goetzenbruck tenta de compenser cette injustice en soufflant quelques boules en verre afin de décorer les sapins de Noël. Il déclencha à lui seul une tradition qui traversa les cultures, le monde et l’humanité. En , la verrerie de Goetzenbruck mettait un terme à la fabrication industrielle des boules de Noël argentées. L'activité de la verrerie de Meisenthal cesse peu après, en . Depuis , le Centre International d’Art Verrier (CIAV) de Meisenthal, qui a ressuscité et revisité cette tradition, produit à nouveau, selon des rituels ancestraux, des boules de Noël en verre. La série « traditionnelle » s’inspire des modèles anciens et la série « contemporaine » a été conçue par des designers allemands, britanniques, français et italiens[5].
Cultes
Église de Meisenthal.
Du point de vue spirituel, le village est succursale de Soucht avant d'être érigé en paroisse de l'archiprêtré de Bitche en 1826.
L'église est construite en 1811, date portée par la clef de l'arc triomphal, à la suite de nombreuses requêtes des habitants depuis 1766, au vu de l'accroissement constant de la population lié au développement de la verrerie. L'église est agrandie en 1871 par la construction du transept et l'adjonction de la tour-clocher.
Politique et administration
Situation administrative
Situation de Meisenthal (rouge) au sein du canton de Bitche (gris).
Meisenthal fait partie de la communauté de communes du Pays de Bitche (CCPB) qui regroupe en son sein quarante-six communes situées autour de Bitche. Depuis , cette institution est présidée par Francis Vogt, conseiller municipal de Bitche. Le délégué de Meisenthal pour cette structure intercommunale est le maire Pascal Andres[9].
Parmi ses nombreuses compétences, la CCPB gère le gymnase et le plateau sportif du collège de Lemberg, le gymnase et le plateau sportif du collège Kieffer de Bitche, La piscine et la médiathèque Rocca de Bitche, le site du Simserhof au Légeret, le site verrier de Meisenthal, le musée du Sabotier de Soucht, le site du moulin d'Eschviller, la collecte des ordures ménagères, l’entretien des cours d’eau et le développement touristique. Le siège administratif et les bureaux de la CCPB se situent à Bitche, au 4 rue du Général Stuhl[10].
Le nom de Meisenthal, considéré comme une déformation de Mäusenthal, est symbolisé par les hermines, et le mot thal (vallée) par la forme en V. Le gobelet et la couleurrouge rappellent l'industrie de la verrerie.
Liste des maires
Liste des maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
1977
mars 2001
Roger Boudinet
mars 2001
mars 2008
Raymond Fuhrmann
mars 2008
En cours
Pascal Andres
Les données manquantes sont à compléter.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[15].
En 2016, la commune comptait 702 habitants[Note 1], en diminution de 0,14 % par rapport à 2011 (Moselle : +0,01 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
Si la verrerie a cessé ses activités depuis 1969, il subsiste cependant deux fabriques de thermomètres et une miroiterie, ces petites industries expliquant pour une part l'importance de la population qui n'a pas cessé de croître depuis le début du e siècle, passant de 405 habitants en 1817 à 735 en 1852 et comptant encore 828 habitants au recensement de 1982.
Les élèves de Meisenthal vont au collège La Paraison de Lemberg. Pour poursuivre leurs études en lycée, les jeunes Val-Mésangeois se rendent principalement à Bitche ou à Sarreguemines.
Le Breitenstein ou « pierre des douze Apôtres »[18], est un monolithe qui supporte un calvaire. Il a été classé au journal officiel du 16 février 1930[19].
La maison du maître-verrier Martin Walter, construite en 1803 pour la famille du maître-verrier Martin Walter et son épouse Marie-Madeleine Franckhauser, à proximité de l'usine et élevée à flanc de coteau, se rattache à l'architecture du e siècle par ses façades largement percées de fenêtres à linteau délardé en arc segmentaire, ses chaînes d'angle en pierre de taille et ses corniches fortement moulurées. On a mis à profit la déclivité du terrain pour ménager à l'arrière des caves, auxquelles on accède par des portes en plein cintre. Elle a été inscrite par arrêté du 27 février 1996[20].
Autres sites et monuments
L'ancienne verrerie, devenue Centre international d'art verrier.
Ombragé par de grands arbres, le cimetière, qui descend en pente douce vers l'église de la Nativité-de-la-Vierge, construite en 1811,est le plus beau du Bitscherland et le seul qui ait conservé un nombre important de monuments du e siècle, dont plusieurs sculptés par des maîtres verriers. Galbées en élévation, à l'imitation de la nature, romantiques, néoclassiques, néogothiques, toutes les formes sont ici représentées. Dominant cet ensemble exceptionnel, un grand calvaire est érigé en 1823, à l'époque de l'agrandissement du cimetière.
La maison située 2 rue de l'Ancienne-Paroisse, un peu plus tardive que celle de la famille Walter puisqu'elle est érigée en 1819, diffère seulement de cette dernière par son plan allongé. La remise à gauche et la porte charretière témoignent d'une petite activité agricole, en complément d'une autre profession, celle de maître-verrier peut-être.
Dans les conversations en français de Moselle germanophone, outre les spécificités de l'accent francique lorrain (non distinction entre le p et le b, le ch et le j, le d et le t), la syntaxe est fréquemment bousculée par celle de l'allemand. Parmi les autres tendances lourdes figurent l'inversion entre le prénom et le nom (Muller Michel), l'usage fréquent d'abréviations pour les noms de localités ('Bronn, Ench', Goetz', 'Bruck, Stras'), et l'emprunts de mots à la langue francique rhénane (Bix, Flammkuche, Schnaps, Scheslon, Kirb).
Personnalités liées à la commune
Stephan Balkenhol, sculpteur, Académie des Beaux Arts de Karlsruhe-sur-Rhin (Allemagne).
Annexes
Bibliographie
Joël Beck, Moulins : huileries, tailleries, scieries du pays de Bitche, Sarreguemines, Éditions Pierron, , 503 p. (notice BnFBnF FRBNF37091175)
Joël Beck, Le Pays de Bitche 1900-1939, Éditions Sutton, , 128 p.
Thibaut Gorius, Le second souffle de la friche industrielle de Meisenthal : une approche ethnologique du phénomène contemporain de patrimonialisation, , 1900 p.
Marie-France Jacops, Jacques Guillaume et Didier Hemmert, Le Pays de Bitche (Moselle), Metz, Éditions Serpenoise, , 135 p. (notice BnFBnF FRBNF35493996), p. 74-80
Francis Kochert, Laurette Michaux et Gérard Michaux, Moselle : Metz et le pays messin, pays de Bitche, Nied, Sarrebourg, Saulnois, trois frontières et bassin houiller, , 345 p.
Adolphe Marcus, Les verreries du comté de Bitche : essai historique, Nancy, imprimerie de Berger-Levrault, , 359 p. (notice BnFBnF FRBNF34111715)
François Le Tacon, Paul Franckhauser et Yvon Fleck, Meisenthal : berceau du verre, Meisenthal, Maison du Verre et du Cristal, , 143 p.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.